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Date de création : 26.06.2010
Dernière mise à jour : 24.09.2015
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Europe_ On se réveille

Europe_ On se réveille

 

Le cas Alstom

Un commentaire intéressant de l’économiste Jacques Sapir à propos du cas Alstom : «  Alstom a deux spécialités, la production d'énergie (le secteur des turbines et générateurs) et le matériel ferroviaire. Cela signifie que cette société est tributaire des décisions des autorités publiques. Il n'est pas de grand projet, que ce soit dans le domaine ferroviaire ou dans le domaine énergétique, qui ne soit financé directement ou indirectement par l'État, ou les régions. Ceci vaut aussi pour les pays étrangers. Dans ce domaine, prétendre que le «jeu du marché» s'applique est une immense fumisterie, et une belle escroquerie intellectuelle. Nous sommes donc en présence d'une société qui dépend en réalité des investissements publics. De plus, dans ces secteurs, il est bien connu que l'on travaille à rendement croissant. Produire en un an 20 rames deTGV coûte plus cher (à l'unité) que d'en produire 50. On pourrait en dire de même pour les turbines produisant de l'électricité. Donc, au niveau de la comptabilité de l'entreprise, l'écart entre le chiffre d'affaires et le coût de production dépend aussi du volume de la production, qui lui-même, on l'a dit, dépend des dépenses publiques. »

 

Effectivement, prétendre qu’une industrie aussi stratégique, aussi capitalistique et aussi dépendante des commandes publiques que les transports ferroviaires et la production électrique appartient au domaine de la compétition libre et sans entraves est une « fumisterie » que ne peuvent croire que des libéraux fanatiques et idiots, ou des commissaires européens corrompus ; si ce fleuron de l’industrie française en est là où il est, c’est que l’Europe et les Etats Européens) a été incapable de définir une politique énergétique et de transport et que la France seule ne peut y arriver.

 

La situation étant ce qu’elle est, que vaut-il mieux pour Alstom ? Un accord avec General Electric, qui semble avoir plus de sens d’un point de vue industriel, avec la possibilité d’un vrai développement ? Et après tout, Alstom est née en 1928 d’une branche française de General Electric. En France, General Electric a su aussi bâtir avec la Snecma un géant des moteurs d’avion et possède aussi une activité importante en imagerie médicale issue de l’ex Compagnie générale de Radiologie.  Une alliance avec Siemens, plus inquiétante à court terme en raison de la concurrence et des relations entre les deux entreprises, mais qui aurait davantage de sens dans la perspective de bâtir un géant européen de l’énergie et/ou des transports… dont il semble qu’il n‘intéresse personne, sauf la France ? Bien malin qui pourrait le dire, et de toutes façons, l’histoire ne s’arrêtera pas là. Et vaut-il mieux des firmes françaises qui fabriquent davantage à l’étranger ( n’est-ce pas M. Gosh ?) ou des firmes étrangères qui gardent d’importantes usines et centres de recherche en France ? Des firmes du CAC 40 contrôlées par des capitaux étrangers ou des capitaux français investissant à l’étranger ?

 

Une autre Commission pour une autre Politique européenne

Mais si en tous cas nous voulons privilégier des solutions européennes, alors il faut une autre politique européenne.

Car ce n’est pas la même chose d’avoir une Europe soumise à la loi du secteur financier, ou une Europe qui fixe des règles aux activités financières. C n’est pas la même chose d’avoir une Europe qui ne se donne pour seul but que la libre concurrence, ou une Europe qui prend en compte les intérêts des consommateurs et des producteurs. Ce n’est pas la même chose d’avoir une Europe qui privilégie la libre circulation des capitaux, ou une Europe qui lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale. Ce n’est pas la même chose d’avoir une Europe qui se soucie de la santé des européens et souhaite leur accorder un certain niveau de protection sociale, ou une Europe que ne soucie que du coût du travail. Ce n’est pas la même chose que d’avoir une  Europe qui n‘obéit qu’à la loi des marchés boursiers et à leur exigence de résultats à court terme, ou une Europe qui investit dans la recherche, le développement industriel et le progrès. Ce n’est pas la même chose que d’avoir une Europe qui mène une politique étrangère européenne, dans cette maison commune que nous partageons avec la Russie, ou une Europe alignée sur l’Otan et les USA.

 

Marine Le Pen lors d’un premier mai en fait consacré à l’Europe a violemment attaqué le projet de traité commercial transatlantique qui permettrait aux entreprises de faire condamner les Etats par des tribunaux arbitraux si elles estiment être lésées, par des arbitrages comme pour l’affaire Tapie, a-t-elle ajouté, se payant à peu de frais des applaudissements faciles. Elle a raison : et le PS serait bien avisé d’annoncer par avance qu’un Parlement et une Commission européenne social-démocrate n’accepteront pas cela, démontrant quece n’est pas la même chose d’avoir une Europe libérale ou une Europe social-démocrate, que ce ne sera pas la même chose d’ avoir au Parlement européen une majorité de droite libérale, ou une majorité social-démocrate, une Commission libérale ou une Commission social-démocrate.

 

Oui, comme la droite ne veut pas faire de campagne européenne, mais seulement une campagne politicienne anti-gouvernementale, comme  cette droite ne veut même pas essayer de défendre le bilan de sa politique européenne, de sa majorité parlementaire Européenne, de sa Commission européenne, c’est contre le Front National et les eurosceptiques que se fera la campagne européenne. Et pour Marine Le Pen ceci : ce n’est pas la même chose d’avoir une Europe solidaire avec une monnaie commune qu’une Europe qui mène une guerre interne des monnaies, avec ses dévaluations prétendument compétitives  qui n’ont jamais enrichi, et énormément, que les spéculateurs.