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Mélenchon et Cahuzac : lassant

Mélenchon prétend parler cru et dru, c’est en fait creux et dru qu’est son discours et, de cela, on passe facilement à Dreux, c'est-à-dire à un progrès supplémentaire du Front National. Il emploie la même technique que Sarkozy : parler comme le Front national, et cela aura exactement le même effet : le crédibiliser un peu plus. D’ailleurs, l’action de Mélanchon prétendument contre le FN n’ a eu aucun résultat, du moins pas dans le sens qu’il souhaite ; au point même qu’il semble qu’un nombre significatif d’électeurs de gauche (40%), et même du Front de Gauche (15% selon Joel Gombin) semble s’être reportés sur la candidate du FN lors de l’élection législative qui a vu la victoire de justesse de l’UMP Mancel.

Mais il y a longtemps qu’il est clair que le véritable adversaire de Mélenchon n’est plus le FN, qui lui sert de faire-valoir ; mais le PS dans un but purement politicien. Seulement, à force de parler de plus en plus comme le FN, il risque quand même de connaître une trajectoire à la Doriot, cet ex-PC passé au fascisme.

Ceux qui jouent la démagogie dans l’affaire Cahuzac se trompent. Les Français comprennent je pense assez bien qu’il n’y a pas symétrie, qu’il n’y a pas équivalence, d’une part entre la faillite individuelle morale et le mensonge pathologique d’une personne désavouée par ses collègues politiques et sanctionné, et d’autre part, un système intrinsèquement corrompu qui voit le trésorier d’un parti, spécialement chargé de rassembler l’argent des grands donateurs être en même temps le ministre du budget chargé de traquer la fraude, et qui, de plus, voit sa femme recrutée pour gérer (c’est-à-dire optimiser fiscalement ) la fortune d’une des plus grandes donatrices ; et tout ceci sans même apparemment comprendre ce qu’on lui reproche, sans être désavoué par son parti.

Au fait, qui avait nommé Cahuzac Président de la Commission des Finances ; Sarkozy non ?

On peut quand même penser qu’une présidence Ségolène aurait choisi d’autres hommes…

Lutter contre les paradis fiscaux

Tout ceci confirme, s’il en était besoin, à quel point la volonté prétendue de Sarkozy de lutter contre les paradis fiscaux était une farce.

C’est cela maintenant qu’il faut reprendre sérieusement et urgemment cette lutte, d’autant que même les Etats les plus libéraux (USA, Grande-Bretagne) commencent eux aussi à se lasser de laisser filer une part importante de leurs ressources fiscales alors qu’ils mènent des politiques d’austérité ; et d’autre part, que ces masses d’argent constituent une menace constante pour la stabilité du système financier mondial… instabilité qui a coûté très cher aux Etats. Deux députés estimables, l’un de droite – mais pas UMP, l’autre de gauche, M. Dupont-Aignan et Bocquet travaillent, un peu isolés, depuis des mois sur ce sujet et viennent de rendre un rapport dont les préconisations devront rapidement être discutées.